Dédé Mupasa

A l’approche de la rentrée parlementaire prévue pour le 15 septembre 2023, les députés de la commission des ressources naturelles de la République Démocratique du Congo (RDC) se sont engagés dans des discussions cruciales avec des représentants de la société civile et l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE) ce mardi 29 août 2023 au fleuve Congo Hôtel. L’objet central de ces échanges était de se pencher sur les conclusions et les recommandations qui découlaient des rapports produits par l’ITIE et l’Inspection Générale des Finances (IGF) en relation avec le « Projet SICOMINES ».

Pour rappel, En 2008, la RDC avait signé deux accords de coopération majeurs avec un consortium d’entreprises chinoises, dans le but de financer son ambitieuse vision de modernisation baptisée la « Révolution de la modernité ». Cependant, les évaluations ultérieures ont semé le doute quant à l’équité et à la transparence de ces accords, jetant une ombre sur leur légitimité.

Parmi ces accords, le « Projet SICOMINES » visait à créer une joint-venture pour l’exploitation de réserves de cuivre en vue de financer le développement des infrastructures. Cette entreprise aurait dû générer 400 000 tonnes de cuivre chaque année, avec la participation à parts égales de l’État congolais et d’entreprises chinoises. Cependant, des évaluations approfondies ont soulevé des préoccupations notables, notamment le déséquilibre des termes contractuels, la sous-estimation de la contribution de l’État et des doutes quant à l’intégrité des négociations menées par l’État congolais.

Face aux révélations choquantes émanant du rapport de l’ITIE et de l’enquête menée par l’IGF, le gouvernement congolais a pris une décision décisive : réviser les accords sino-congolais. Un comité spécialement formé pour cette renégociation démontre l’engagement du pays à rectifier les disparités et à garantir une utilisation équitable des précieuses ressources naturelles. Parallèlement, un effort collaboratif entre la société civile congolaise, la coalition « Publiez Ce que Vous Payez-DRC », NRGI et GIZ/DISM, a entrepris d’organiser une séance de plaidoyer parlementaire, alignée avec les aspirations de transparence et de redevabilité formulées par les parlementaires africains francophones.

 Cette séance aspire à éduquer et à engager les parlementaires congolais, à créer une synergie entre le pouvoir législatif et la société civile, et à catalyser des actions concrètes pour donner vie aux recommandations énoncées dans les rapports de l’ITIE et de l’IGF.