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Dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), une situation humanitaire déjà critique prend des proportions alarmantes avec une augmentation brutale du nombre de civils blessés par des armes lourdes. Cette flambée de violence menace de saturer les établissements de santé déjà surchargés, aggravant ainsi l’une des crises humanitaires les plus complexes et les plus importantes au monde.

Selon Robert Mardini, directeur général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), cette situation est sans précédent et extrêmement préoccupante. Depuis la reprise des hostilités en février dernier 2024, des centaines de civils, dont de nombreuses femmes et enfants, ont afflué vers les établissements de santé du Nord-Kivu, portant des blessures graves causées par des bombardements et d’autres armes lourdes utilisées dans des zones urbaines densément peuplées.

Les combats se sont intensifiés entre les forces gouvernementales de la RDC et le M23, principal groupe armé parmi plus de cent signalés comme actifs dans cette région stratégiquement importante et riche en ressources naturelles. Cette escalade de la violence entraîne un lourd tribut pour la population civile, avec plus de sept millions de personnes ayant dû fuir leur foyer, dont deux millions et demi dans le seul Nord-Kivu.

L’hôpital Ndosho, soutenu par le CICR à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, est confronté à une situation critique. Avec un afflux quotidien de civils blessés, l’hôpital gère aujourd’hui plus de 130 lits, soit plus du double de sa capacité normale. Des patients arrivent chaque jour, transportés depuis les zones de conflit avec des blessures nécessitant des interventions chirurgicales complexes, voire des amputations.

Les histoires des victimes témoignent de la brutalité de la situation. Des femmes et des enfants traumatisés, certains ayant perdu des membres de leur famille dans les attaques, sont pris en charge dans des conditions extrêmement difficiles. En outre, la violence sexuelle et sexiste est devenue endémique, ajoutant une dimension supplémentaire à la souffrance des populations déjà éprouvées par des décennies de conflit.

Parmi les patients se remettant de traumatismes physiques et mentaux, on trouve également d’anciens enfants-combattants. Leur réintégration dans la société constitue un défi majeur, d’autant plus que l’enrôlement d’enfants dans les forces armées a augmenté de manière alarmante ces derniers temps.

Face à cette crise humanitaire qui s’aggrave, il est impératif que les parties au conflit respectent le droit international humanitaire, protègent les civils et prennent toutes les précautions nécessaires pour épargner les infrastructures civiles. Il est également crucial que la communauté internationale intensifie son soutien pour répondre aux besoins urgents des populations vulnérables en RDC.